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Gare aux Gares ! Photos Trains Histoires du chemin de fer
10 mars 2011

Albertville (73)

 

Albertville___Facade_exterieure__2_(La facade de la gare coté ville) [crédit photo : trainsalpes.ifrance.com]

 

Albertville la cité olympique. Albertville carrefour des quatres vallées. Albertville une ville à la montagne.

Les slogans ne manquent pas pour qualifier cette sous-préfecture de la Savoie nichée au cœur d'une agglomération de près de 40 000 habitants.

En revanche, pas ou très peu de mots sur sa gare.

Sa vingtaine de trains quotidiens à destination de Bourg-Saint-Maurice ou Chambéry n'en font pas une plate-forme ferroviaire à part entière, mais une simple gare de passage présentant la particularité d'imposer aux trains un rebroussement pour poursuivre le voyage; la locomotive effectuant un tête à queue en gare.

Les gros week-end de février, une centaine de circulations supplémentaires s'ajoutent aux réguliers. La gare retrouve alors pour quelques jours seulement sa ferveur d'antan. Le personnel est quadruplé et la place de gare encombrée de bus et de taxis à destination des stations de sports d'hiver.

La tranquillité réapparait le printemps revenu et seul les étudiants font encore résonner les couloirs et la salle des pas-perdus la semaine.

 

Il y a plus d'un siècle maintenant qu'Albertville est relié au réseau français. C'est en 1876 qu'on décida de greffer une ligne serpentant la vallée de la Tarentaise au tronçon Paris-Italie à hauteur de Saint-Pierre d'Albigny.

Une vingtaine d'années plus tard se lançait les travaux de la création d'une ligne reliant Albertville à Annecy longue de 46 kilomètres se soudant elle à la ligne Saint-Gervais – Aix les Bains, au cœur de la Venise des Alpes.

Albertville devient alors un nœud ferroviaire. On compta même 47 agents en 1920 affectés a la gare, un accroissement notable sur tout le réseau à cette époque dans le but de satisfaire aux exigences de la loi de 8 heures et de faire jouer librement la relève des trois équipes quotidiennes.

Un décret ferma la ligne Annecy-Albertville en mai 1938. En réalité un arrangement politique condamna le train au profit de plusieurs compagnies de transports routiers.

Cette même ligne est toujours en activité jusqu'à Ugine ou un trafic FRET subsiste aux Aciéries.

 

Albertville___Y8502_pour_Ugine(Le loco part manoeuvrer sur l'ancienne ligne d'Annecy)

C'est d'ailleurs sur cette même portion, à la sortie d'Albertville, dans le tunnel de Pallud que se cachaient les habitants du quartier pendant la guerre pour échapper aux bombardements allemands.

C'est également sur le haut de l'entrée de ce même tunnel que quelques années plus tard une bande d'adolescents attaquèrent un train en sautant du rebord de la galerie sur la locomotive et assommant le mécanicien du convoi qui s'arrêta quelques mètres plus loin, les trublions détalant comme des lapins.

Une autre époque, celle ou les ouvriers des Acieries attrapaient le train en marche pour se rendre à l'usine ni vu ni connu.

 

En gare d'Albertville, 2 postes d'aiguillages trônaient fièrement de chaque côté. Côté Annecy pour le n°2 et à la bifurcation Tarentaise/Chambéry pour le n°1.

Le poste 2 était du coup pratiquement dédié aux manœuvres marchandises et comportait 11 leviers en service. Il subsista jusque dans les années 80.

Le poste 1 commandait toute une batterie de signaux mécaniques et disparut en 1988 avec l'automatisation suicidaire de la ligne de la Tarentaise.

Albertville___Poste_1(L'ancien Poste 1 de type Vignier muni de 25 leviers et gardant le PN 23)

Aujourd'hui, un poste de type PRG (presse-boutons) assure le relais malgré tout avec certes beaucoup moins de glamour.

La gare est entièrement électrifiée jusqu'au SAS manœuvre côté Annecy et la gare reste la dernière ouverte à la sécurité de toute la basse Tarentaise.

La faute à une modernisation précaire qui a surtout consister a supprimer le personnel de la ligne ( Chefs de gare et agents de l'équipement) sans toutefois augmenter un trafic à l'agonie en basse saison.

C

Les Jeux Olympiques ont ceci de navrant, d'accepter l'absurde sous le coup de l'euphorie et de fausses promesse. L'absurde de mise, l'absurde partout. Vingt ans après personne ne s'est rendu compte que le président Salengro de la présipauté de Groland a en personne mener les cérémonies...

 

Un récent rapport du conseil régional évoque une éventuelle ré-ouverture au trafic voyageur jusqu'à Ugine à moyen terme et jusqu'à Annecy, à l'horizon 2030...

Une chose est pourtant sûre, Albertville continuera d'alimenter les polémiques, son rapprochement d'Annecy se fera peut-être au détriment de Bourg-Saint-Maurice et la population s'agacera toujours autant des temps de transports savoyards.

Ce qui est certain c'est qu'à une époque ou le monde veut aller de plus en plus vite, il arrivera un moment ou l'on voyagera tellement vite qu'il vaudra mieux rester chez soi. Les gens auront perdu le temps, non, il voyage.

 

scan0001(Novembre 1976 : Albertville fait la " couv' " de " La vie du Rail" , ici un turbotrain pose devant la Dent de Cons 2064m)

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Commentaires
J
Erratum<br /> <br /> Sur la couverture de " la vie du rail " de 1976, la rame figurant au premier plan est une RGP 2 825 cv, moteur MGO comme sur le X 2800<br /> <br /> Le sommet à l' arrière plan est " la négresse" ( à cause de sa silhouette ), et non la Dent de Cons<br /> <br /> Je connais très bien ce lieu car je vis en Haute savoie à Annecy depuis 1986
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N
je passe la moitié de mon temps dans les trains au départ et à l'arrivée d'albertville. j'ai appris plein de truc très amusant à lire.<br /> PHILIPPE
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