Nozières-Brignon, dernier arrêt (II)
Le poste de bifurcation du Mas des Gardies
II - La crise du pont de Ners
Le Gardon avait fait des ravages dans le département, 22 morts.
Le bout de ligne de Lézan au Mas des Gardies était pour sa part fortement endommagé et tous les anciens cheminots du secteur nous avaient prévénus, cela ne présageait rien de bon. Les innodations et ses dégâts collatéraux par le passé avaient été de nombreuses fois le prétexte pour des fermetures de ligne, la dernière en date était alors celle de St-Césaire à Sommières après les innodations d’Octobre 1988. Ils ne s’étaient pas trompés.
Autre dommage sur la ligne, entre le Mas de Gardies et Nozières, le Pont de Ners qui en avait lui aussi pris pour son grade, une nouvelle fois.
Le Pont de Ners lors des innondations de 2002 (Source: Gard Magazine Octobre 2002)
En 1958, la crue exceptionnelle du Gardon avait emporté une pile du pont entraînant la route et la voie ferrée à l’eau. Cette fois-ci c’était « seulement » une partie du remblais qui vait été expedié quelques centaines de mêtres plus loin. Laissant les rails suspendus dans le vide.
Le trafic entre Nîmes et Alès fut complétement interrompu pendant plusieurs mois. Mais afin d’assurer les travaux et quelques navettes Ners/Nîmes, un poste de block provisoire fut rétabli à l’ancienne gare de Ners. Poste qui devint pour cette période mon nouveau lieu de travail car la direction avait figé celui de Nozières pour déplacer les agents ici.
L'ancien poste de block de Nozières
L’exception du moment et le cadre des lieux me plaisaient plutôt. Particulièrement le bâtiment voyageurs, magnifique, une copie d’une gare du Sussex, au sud de Londres, voulue par Paulin Talabot. Exception sur la ligne où les autres gares avaient une architecture semblable aux gares des chemins de fer du nord de l'Angletterre.
Et puis c’était assez émouvant de revoir de l’activité sur ces quais qui depuis 1973 n’avaient vu aucun de trains de voyageurs s’y arrêter.
En attendant le chemin de fer, tout comme tout le département , pansait ses plaies.
Pour beaucoup de communes des environs la situation était dramatique, comme à Nozières et Brignon, notamment dans la plaine de la Gardonnenque bordant le coté Est de la gare.
Malheureusement le drame et la gare de Nozières avaient déjà été associés 45 ans plus tôt…
Passage du Cévenol à Nozières (source: Borribal)
Prochain épisode: 1957, année dramatique