D'Ales à Bessèges : le chemin des enfers
La gare de Bessèges vue direction Robiac
Construite en 1854, la ligne de Bessèges à Alès permettait de relier les deux importantes villes ouvrières et minières du département du Gard, séparées de 32 kilomètres.
Lors de son ouverture en 1857, il fallait compter environ 1h25 de trajet(en incluant les longs arrêts) contre 1h03 de nos jours,
Ales / Bessèges : les horaires en 1857 et en 2012
soit 165 ans après une vitesse sensiblement équivalente (environ 30km/h), malgré les évolutions techniques. Quand on sait que le car met 23 minutes de moins sur l'ensemble du parcours, le choix du mode de transport est vite trouvé autant pour le temps que la sécurité. Parce qu'ici les trains ne roulent pas à une si faible allure par plaisir, mais car l'infrastructure est à l'abandon et menace tout train qui se risquerait à aller plus vite de dérailler.
L'ancienne gare de Molières sur Cèze aujourd'hui rasée et transformée en halte surplombe la cité minière de la commune
Une remise à niveau de l'ensemble de la voie a été chiffrée à 9 millions d'euros et en attendant un déblocage de fonds ,qui ne viendra peut être jamais, la ligne a récemment été fermée pour des raisons de sécurité. Il existe malheureusement peu de chance pour que les collectivités et l'Etat veuillent financer une liaison qui avait avant tout un intérêt pour le transport de fret qui aujourd'hui n'a plus cours localement, du fait d'une désindustrialisation massive, si ce n'est pour la cité de Salindres et son usine de produits chimiques.
Salindres en 2012 : la gare a été rasée et une partie des installations ne donne plus accés à l'usine
Il apparaît donc utopique d'attendre de la part des autorités compétentes une quelconque volonté de maintenir un trafic voyageurs digne ce nom ici, quand on sait que cette fermeture s'inscrit pleinement dans les préconisations données par les assises du ferroviaire* et que les cars SNCF mis en place pour pallier l'absence des trains connaîtront également leur suppression le 15 octobre prochain.
Pourtant l'avenir de la ligne passe bien par les voyageurs, eux qui les derniers temps étaient encore une quarantaine sur la journée pour les deux allers / retours que comptait ce train et ce malgré les multiples retards, défauts de matériel, de commande de personnel ou d'incidents qui depuis longtemps avaient eut raison des autres usagers.
La gare de Robiac en 2012 vue en direction de Gammal
Plutôt que de connaître la même fin qu'ont connus le raccordement de la gare de Robiac à Le Pouzin , l'embranchement de Robiac à la Valette, la ligne de Beaucaire à Le Martinet, qui passait en tronc commun à la gare de St-Julien les Fumades, ou le projet de raccordement de Bessèges à Chamborigaud, c'est à dire l'abandon pur et simple ; ces voyageurs se sont joint à un collectif de défense de la ligne pour ne pas laisser tomber ce qui reste de la seule grande infrastructure décente que connaisse la haute-vallée de la Cèze.
La halte de Gammal en mai 2012, lors d'une marche pour la défense de la ligne
Pendant plusieurs années au fil des divers rassemblements de l'association, l'exploitant de la ligne donna un peu le change histoire de calmer les esprits, en passant par la rénovation de la gare de Bessèges, jusqu'aux quelques coups de peinture donnés sur les tags de la gare de Saint-Ambroix à la veille d'une marche d'action en mai 2012.
La gare de Saint-Ambroix et son tunnel en direction de St-Julien
Mais aujourd'hui les défenseurs de cette voie ferrée font face à leur plus grand défi : sa remise en service.
Les leviers d'actions sont difficiles à trouver, mais parfois par le biais d'une pétition bien des choses peuvent changer, nous vous invitons donc tous à signer la leur:
La gare de St-Julien les Fumades et sa bifurcation pour Le Martinet ( section déclassée en décembre 2009 )