Kraftwerk - Trans-Europe Express
Il est difficile de trouver des mots pour résumer la musique de Kraftwerk, tellement le groupe teuton en fait l’économie dans ses chansons.
A l’évocation des précurseurs de la musique électronique, leur nom revient avec insistance et ce n’est que justice, tant ils ont innové dans le domaine.
L’aspect esthétique, le volontaire anonymat, les pistes à rallonges, sont les piliers d’un univers ultra personnifié et bien senti auxquels peu d’artistes peuvent s'apparenter dans le monde de l’électro, mise à part les Daft Punk.
Mais quand on fait de la musique expérimentale et qu’on est trop avant-gardistes pour son époque, la popularité n’est pas au rendez-vous. Le fait d’être issu de la scène contemporaine allemande n’arrangeant certainement pas les choses, tant elle est méconnue du grand public malgré ses multiples talents : Nico, Scorpions, Ramstein, Accept, Nina Hagen ou plus récemment Digitalism.
Peu importe la célébrité, seule l’histoire juge de la trace laissée par les artistes, et en quarante années d’existence le groupe en a laissé quelles unes : Autobahn, Radio-Activity, The Robots, The Model ou encore Trans-Europe Express.
Parmi les premiers artistes à avoir dénoncé les méfaits du nucléaire dans Radio-Activity, Karftwerk ne fait pourtant que peu de phrases dans ses chansons.
Non, leur volonté est plus de laissé leurs auditeurs s’imprégner d’une ambiance et laissé aller leur imagination sur l’atmosphère qui s’en dégage.
Dans Trans-Europe Express le tempo se met au diapason du train, les paroles toutes aussi loufoques que dénuées de sens ne sont là seulement que pour donner un rythme plus saccadé et stressant à la musique. Les instrus nous permettent par contre de se sentir en mouvement, mais à vrai dire plus dans un métro que dans train. C'est à la vision du clip et de la nostalgie qui s’en dégage, que nous pouvons enfin se resituer dans l’espace-temps.
Un temps qui n’a rien oublié de cette musique qui est l’une des plus samplée de la planète électro. On a d'ailleurs pu en entendre quelques bribes en France dans Trans-Boulogne Express des Birdy Nam Nam ou plus anciennement dans Ouais Gros des 113, par le regretté DJ Medhi.
Mais ce n’est que bien trop de mots pour parler d’un univers minimaliste, le mieux est sans doute d’écouter Kraftwerk de manière expresse.