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Gare aux Gares ! Photos Trains Histoires du chemin de fer
4 avril 2010

Brigitte Fontaine - Lettre à Monsieur le chef de gare de Latour de Carol

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Brigitte Fontaine n’est pas une chanteuse comme les autres, loin du glamour et des paillettes ses compositions ne bercent pas dans le populaire. D’ailleurs sa renommée auprès du grand public est plutôt due à sa fausse calvitie et un look androgyne, un peu comme son amie Grace Jones.

Il n’empêche que la petite sœur de cœur de Jacques Higelin est une artiste majeure de la musique alternative, en témoigne ses collaborations avec Mathieu Chédid, Arthur H, Noir Désir et le culte que lui vouent les groupes Sonic Youth et Gotan Project.

Son originalité, ses facéties et d’une manière plus générale son œuvre sont autant ce qui attire ou repousse un public toujours divisé à son égard, c’est pour cette raison que certains l’appellent Dame Brigitte et d’autres Femme Fontaine.

Le plus marquant dans ses chansons c’est qu’elles ne répondent à aucuns genres, elle y ose tout et mélange tout. C’est le cas dans lettre à Monsieur le chef de gare de Latour de Carol,  de son mythique album Comme à la radio enregistré en 1962, où Bribri propose une des meilleures salades musicale du dernier demi-siècle.

La composition est d’un éclectisme rare, comme pour rappeler que la gare de Latour de Carol est une des seules de France à posséder trois types d’écartement de voie différents (Français, Espagnol et métrique).

L’introduction pose le décor : les notes de guitare nous font comprendre que la péninsule ibérique est toute proche, les quelques touches arabesques que nous nous situons dans les Pyrénées-Orientales et la voix douce que nous sommes un matin en montagne.

Le propos quant à lui, un gilet oublié dans un train, qui à la première écoute semble léger, est en fait un véritable hommage aux cheminots et aux travailleurs du matin (Monsieur le chef de gare de Latour de Carol / Vous étiez très pâle à sept heures du matin / Vous aviez les paupières froissées / Et ça n'avez d'importance pour personne au monde / Ce qui est une chose horrible et normale).

Les percussions finales interprètent le choc des roues du train passant sur les sections de rail.

Si l’artiste laisse libre cours à son inspiration, elle n’en reste pas moins d’une précision étonnante.

Rien n’est plus commun que de perdre un vêtement dans un train, mais en voyage les banalités ne sont que sujet pour découvrir le monde des autres et parfois même, à écrire une des plus belles chansons française.

Alors, merci pour le gilet.

MK

Il fait froid dans le monde. Et il y a des incendies qui s'allument à certains endroits, parce qu'il fait trop froid. Traducteurs, traduisez - B.Fontaine

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